Les traditions universitaires ont pour unique fonction d’incorporer les nouveaux venus d’un état à un autre. Le statut suivant lui sera toujours supérieur. C’est la raison pour laquelle Pierre de Visscher exprime, en 2015, que la majorité des actions rituelles des étudiants ne semblent correspondre qu’à une période de mise en marge. Mais il ne pousse pas la réflexion jusqu’à son terme. Bien entendu qu’elle crée une liminarité, mais c’est parce que cette dernière n’est pas aussi courte que l’on semble le penser, que l’on n’en perçoit plus le sens, ni à qui ce rituel s’adresse.
Ainsi, peu importe sa dénomination effective, ou le moment ou l’évènement durant lequel il va se dérouler, son but est d’accueillir par un rite de passage. Le plus souvent, d’un état de lycéen à celui de personne employable au sein d’une profession. C’est-à-dire que le rite est, par nature, pédagogique. S’il ne l’était pas, il se viderait de sa substance au profit de charivaris difficilement maîtrisables.
Le rite possède aussi une autre fonction, présentée par Claude Rivière, en ce sens qu’il provient d’un acte magico-religieux, parfois oublié. C’est le cas des rites pédagogiques, dont les nombreuses références à Vénus et Bacchus permettent de remonter le fil des héritages au sein de l’histoire.
Les nouveaux arrivent au sein d’un établissement, forts de leur statut antérieur, autrement dit l’accès à leur diplôme. L’objectif des personnes réalisant le rite sera de leur faire franchir un nouveau pas, transitoire, jusqu’à leur mise en marge que forment les études au sein du lieu. La fin du rite de passage est sanctionné par la réception du titre convoité.
Quentin Delanghe